Le 10 juillet 2019 s'ouvre la première exposition de Bertrik. Des calques plastiques d'écorces viennent parasiter les cimaises. L'ossuaire du sculpteur : des reliques animales, minérales, ou végétales, collectées sur le site. Une grande souche et son socle d’eau. Le mur d’exposition nous ramène à l’échelle du photographe : en macroscopie et en fluorescence, pris dans des paysages démesurés de lichens, de fleurs, d’insectes. Imprimés à même le mur, Demeure liquide, texte à propos des inclinaisons du sol, Mélopée, sur le désordre des pierres, Midi, sur la branche au sol, le joyau nu de la forêt. La tombée de la nuit est propice à la projection de deux documentaires.
Artistes présents
Valentin Degueurce, Léo Thubin, Yoann Thubin
DEMEURE LIQUIDE
(extrait)
« Armures de sauterelles, ombres et dentelles
des haies
devancent la robe de l’arbre.
Diffuse limite du soir, dans son sillon crème, la lune, pâle liseron, mousse de soie dans une veine.
Indolente,
la peau fendue du ciel, et quelques lignes grasses.
Un long fil noir courait librement,
un escalier de sable,
et au centre un kiosque où nous nous couchâmes.
Prisme de vapeur, ondulant serpent, aspirait les couleurs,
phosphorescence revenue des objets avalés par la seule souplesse de soi.
La nuit avait baissé son socle bleu jusque sous nos talons pour nous pousser légers aux inclinaisons où elle craquait,
entourés de gentilles bêtes qui lissaient les cailloux de leurs ailes luisantes,
respirions chaudement. »
BAIGNADE
(extrait)
« le fil de mes bras trouve sur le grain
l’eau de son dos
son ombre dans l’eau,
là où elle était.
Et filent encore derrière nous
les milles mouvements
du sombre don de sa couleur :
les marques de ses os dans l’eau.
Un layon traverse la rivière, l’odeur sous les buissons, les poches de la terre, la cachette des poissons, les plis fins des remous, la droiture de sa nuque, l’étroitesse de sa peau, ses épaules, son dos, creuses, fort. »
Le 10 juillet 2019 s'ouvre la première exposition de Bertrik. Des calques plastiques d'écorces viennent parasiter les cimaises. L'ossuaire du sculpteur : des reliques animales, minérales, ou végétales, collectées sur le site. Une grande souche et son socle d’eau. Le mur d’exposition nous ramène à l’échelle du photographe : en macroscopie et en fluorescence, pris dans des paysages démesurés de lichens, de fleurs, d’insectes. Imprimés à même le mur, Demeure liquide, texte à propos des inclinaisons du sol, Mélopée, sur le désordre des pierres, Midi, sur la branche au sol, le joyau nu de la forêt. La tombée de la nuit est propice à la projection de deux documentaires.
Artistes présents
Valentin Degueurce, Léo Thubin, Yoann Thubin
DEMEURE LIQUIDE
(extrait)
« Armures de sauterelles, ombres et dentelles
des haies
devancent la robe de l’arbre.
Diffuse limite du soir, dans son sillon crème, la lune, pâle liseron, mousse de soie dans une veine.
Indolente,
la peau fendue du ciel, et quelques lignes grasses.
Un long fil noir courait librement,
un escalier de sable,
et au centre un kiosque où nous nous couchâmes.
Prisme de vapeur, ondulant serpent, aspirait les couleurs,
phosphorescence revenue des objets avalés par la seule souplesse de soi.
La nuit avait baissé son socle bleu jusque sous nos talons pour nous pousser légers aux inclinaisons où elle craquait,
entourés de gentilles bêtes qui lissaient les cailloux de leurs ailes luisantes,
respirions chaudement. »
BAIGNADE
(extrait)
« le fil de mes bras trouve sur le grain
l’eau de son dos
son ombre dans l’eau,
là où elle était.
Et filent encore derrière nous
les milles mouvements
du sombre don de sa couleur :
les marques de ses os dans l’eau.
Un layon traverse la rivière, l’odeur sous les buissons, les poches de la terre, la cachette des poissons, les plis fins des remous, la droiture de sa nuque, l’étroitesse de sa peau, ses épaules, son dos, creuses, fort. »